L’enfer nous entoure


L'enfer nous entoure à tout instant.

Il s'enroule autour de nous et attend patiemment

l'hésitation de notre volonté.

L'enfer, une plante grimpante, pousse et vient

se nicher contre l'écorce:

Son intérieur succulant presse contre ses propres parois.

C'est une vigne turgide qui enlace le bouleau,

puis il mine ce qu'il y a de la vie

comme une parasite étourdie.

Même au sein du plus bel instant,

il se tapit derrière l'ombre,

tout comme un grand-père gredin

renfrogné lors d'une fête de jeunesse,

l'esquisse de ses lèvres chuchotant des malédictions.

De façon silencieuse, n'offrant rien à consoler ceux blessés,

sauf l'impression de suffisance qui vient à la quite de la réalisation de son existence,

la pr´sence sombre ne connait pas d'echecs.

Il est ainsi invulnérable.

Il grandit dans le bonheur aussi bien que dans l'adversité.


Ne cherche pas de démons lorsque l'on entend des hurlements.

Les cris sont des mensonges venus d'ailleurs.

La mort est discrète en tous lieux;

elle ne pousse jamais aucun cri,

et il n'ya nul d´mon en enfer.

Les démons sont des mensonges venus d'ailleurs.

Détourne-t-en les yeux si tu veux voir l'enfer.

Bouche-t-en tes oreilles aux cris si tu veux entendre l'enfer.


Les bottes à coté du mur, faites pour la boue, sont propres.

Combien de fois seront-elles sales avant qu'elles n'expirent

et ne soient jetées dans la poubelle avec les vieux légumes?

Elles seront brulées dans un incinérateur qui n'est pas l'enfer.

Mais la fumée s'élevera inexorablement.


— Gabriel Fenteany, January 8, 1993 & February 4, 2014


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